Personne ne sait quel sera le coût du sauvetage des institutions financières américaines de la crise | ||
Par : Hojjat Ghandi
La récente crise des institutions financières des États-Unis est la plus grande crise, du point de vue dimensions dans l’histoire de l’humanité. Il est possible que les résultats de cette crise ne soient pas aussi néfastes que ceux de la crise de 1929, mais il est très probable que l’Amérique connaisse la récession économique. Pour connaitre l’ampleur de cette crise il suffit de savoir quels sont les avoirs des compagnies en difficultés. La compagnie Lehman Brothers a 600 milliards de dollars de dettes et pour empêcher l’extension de la crise au reste du marché, cette compagnie s’est endettée avec le soutien de la Federal Reserve de 138 milliards de dollars, auprès de la compagnie JP. Morgan. Une autre compagnie, ayant reçu quelques heures seulement avant sa faillite 85 milliards du gouvernement américain était la compagnie AIG, bien plus grande que Lehman Brothers et la plus grande compagnie d’assurance des États-Unis. Les deux autres compagnies Fannie Mae et Freddie Mac avec 5000 milliards de dollars dans leur bilan ont connu à leur tour des difficultés et se sont fait aider par le gouvernement fédéral. L’on évalue les frais de sauvetage des institutions financières des États-Unis à mille milliards de dollars. Par comparaison les dépenses du gouvernement central des États-Unis ont été de 2700 milliards de dollars. Or personne ne connait les véritables coûts du sauvetage des institutions financières des États-Unis, parce que les avoirs dont disposent des banques comme Lehman Brothers ne peuvent être estimés pour le moment. En d’autres termes la Trésorerie américaine et la Federal Reserve, pour sauver les institutions financières, sont contraintes d’acheter ces paquets financiers, sans savoir vraiment quel en est leur véritable valeur. On ne pourra évaluer avant longtemps le véritable coût de la récente crise pour le peuple américain. La question est quelle est la racine de cette crise? Et comment a-t-elle commencée? 1-L’un des plus importants devoirs du gouvernement est de réduire au minimum les fluctuations économiques. En réalité la macroéconomie d’un pays ne croît pas en douceur. Elle s’enfonce parfois dans le marasme et parfois sa croissance est très rapide. Ni le marasme, ni la croissance rapide ne sont bonnes dans le long terme. Quand un pays est en situation en marasme (C’est à dire que le produit intérieur brut est moindre que celui du processus à long terme),la banque centrale de ce pays pourrait baisser ses taux d’intérêt. 2-Le taux d’intérêt représente en réalité le prix de l’intérêt perçu par les banques. Si le taux d’intérêt baisse, le coût du crédit devrait aussi être moins cher. L’une des plus grandes méthodes d’investissement en Amérique est aussi l’investissement dans l’achat et la construction des logements. 3-La quasi majorité des Américains achètent leur maison avec des crédits bancaires. Le montant du crédit atteint parfois les 95% du prix du logement. 4-Quand le débiteur ne peut rembourser pour n’importe quelle raison les mensualités de l’achat du logement, la banque créditrice se l’approprie. 5-L’intérêt payé par le client dépend de sa solvabilité. Plus le montant du crédit sera bas, plus le taux d’intérêt sera élevé. 6-Lorsque le taux d’intérêt augmente, la probabilité du remboursement des mensualités du crédit se réduit et l’éventualité de l’expropriation de la maison par la banque se renforce en proportion.
L’histoire de la crise économique en Amérique commence en septembre 2001.Après l’Attaque des tours du centre du Commerce mondial et l’immense choc soudain (psychique et de méfiance quant à l’avenir) porté aux marchés financiers ainsi que la crainte de la récession qui auraient pu justement jeter le doute sur la fiabilité du marché, le gouvernement américain et la banque centrale, la Federal Reserve sont entrés en actions. En 2001 la Federal Reserve a baissé en peu de temps le taux d’intérêt inter bancaire de 6% à 1%. Le taux d’intérêt du marché a baissé aussi de façon sans précédent, car le coût du crédit ayant diminué, la demande pour le crédit, en particulier pour l’achat de logements a augmenté, haussant par la même occasion la demande d’achat de logement aux États-Unis. Par ailleurs l’offre de logements ne pouvait augmenter rapidement (pour augmenter l’offre il était besoin de temps). L’augmentation de la demande, et l’absence de réaction rapide, a augmenté le prix de l’immobilier aux États- Unis. Lorsque le prix des logements augmente, la banque créditrice ne s’inquiète pas du remboursement des mensualités par l’acheteur. La raison en est aussi simple : si l’acheteur ne pouvait rembourser son crédit, l’acheteur lui-même vendrait sa maison à un prix plus élevé que son prix d’achat ou bien la banque ayant accordé le crédit exproprierait la maison( dans cette pratique personne ne sera lésé, ni la banque , ni le client).Pour cette raison de 2003 à 2005, les banques américaines ont commencé à octroyer des crédits avec des conditions très faciles, d’autant plus que les personnes peu solvables, qui ne pouvaient obtenir un crédit dans des conditions normales ont réussi néanmoins à en obtenir. Les prix augmentèrent progressivement et avec un certain retard l’offre des logements. La construction des logements augmenta à mesure que la demande augmentait aussi(en 2006). Par conséquent un grand nombre de logements resta sans acheteurs. Or considérez le moment où les prix commenceront à baisser. Par exemple une maison achetée à 500 mille dollars, dont les 475000 dollars provenaient des crédits de la banque. Après avoir payé plusieurs mensualités, par exemple 2.500 dollars par mois, le prix de la maison est soudain tombé à 350 mille dollars. Le propriétaire préfèrera abandonner sa maison, il n’aura perdu que 25 mille dollars. Mais s’il restait dans la maison il perdrait au moins 150 mille dollars.
Maintenant considérez une banque comme Lehman Brothers qui aurait racheté des centaines de milliards de ces crédits. Pour acheter ces crédits cette banque s’est endettée de 600 milliards de dollars auprès d’autres institutions. Maintenant considérez que le marché apprenne que la balance des comptes de cette banque est négative, en d’autres termes que ses dettes excèdent ses avoirs. Dans ces conditions, les déposants de cette banque sauront que la banque n’est plus capable de rembourser tous les créditeurs. Chacun cherchera à ne pas être le dernier à retirer son argent de la banque. Aussi tout le monde affluera à la banque. Le problème des banques est qu’ils doivent rembourser les clients à la demande, mais les crédits des banques seront remboursés selon un contrat ordinairement à long terme. Aussi même si un petit pourcentage de gros clients voulait retirer son argent, la banque aurait des problèmes. La majorité des déposants des grandes banques sont aussi des banques et des institutions financières et s’ils ne réussissent pas à se faire rembourser, ils seront alors en défaut de paiement. Ainsi le problème d’une banque peut passer rapidement à une autre puis à tout le marché du capital et le mettre à plat. C’est ce qui arrive actuellement aux États-Unis. Maintenant prenez l’AIG :On a annoncé récemment que cette institution devait obtenir en quelques heures des dizaines de milliards de dollars en liquidités sinon elle ferait faillite. C’est là une éventualité bien effrayante et elle pourrait plonger toute l’économie mondiale dans un marasme total. C’est ce qui est arrivé en 1930 dans le monde. | ||
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