La victoire du Hezbollah sur Israël selon deux chercheurs américains. | ||
Le 14 août est l’anniversaire de la victoire du Hezbollah dans la guerre de 33 jours contre Israël. Le site Counterpunch dans un article d’Alister Crook et Mark Perry, deux chercheurs américains ont analysé la victoire du Hezbollah sur Israël dans la guerre de 33 jours et la victoire du Hezbollah dans la guerre du renseignement et estiment que la défaite d’Israël dans la guerre du renseignement est due à la sous-estimation de la capacité du renseignement et du contre-espionnage du Hezbollah. Ces deux chercheurs américains ont dans leur rapport révélé de nouvelles vérités qui peuvent être utile pour une meilleure connaissance de cette guerre inégale. Le Hezbollah a réussi durant les années suivant 2004, jusqu’au début de la guerre, non seulement à renforcer énormément son système de renseignement mais a creusé des arsenaux d’armes et de munitions dans différentes régions, en sorte que les commandants du Hezbollah eux-mêmes n’en connaissaient tous les emplacements précis. Les autorités du Hezbollah ne donnent aucun renseignement sur les combats, leurs forces et leurs stratégies futures. Toutefois les leçons apprises de l’approche du Hezbollah concernant la guerre, deviennent peu à peu visibles et les stratèges américains et israéliens en sont venus à les utiliser. Les conclusions de cet article se basent sur les évaluations faites tout au long de la guerre dans la région même, sur des entretiens avec des experts militaires israéliens, américains et européens, sur l’opinion des experts militaires sur la guerre et tout un réseau de hautes autorités au Moyen-Orient. Les résultats obtenus sont en opposition avec les points de vue de certaines autorités de la Maison Blanche et d’Israël. Ces autorités estiment que les attaques d’Israël ont affaibli considérablement la capacité militaire du Hezbollah, non seulement pour entreprendre une guerre future, mais que si l’armée d’Israël se déployait dans le sud du Liban, elle pourrait vaincre fort bien l’ennemi et lui imposer une solution conforme aux politiques israéliennes. Il faut dire que la vérité est toute autre. Depuis le début de la guerre, les commandants du Hezbollah ont par des opérations de renseignement, militaires et politiques infiltré le cercle de prise de décisions stratégiques et tactiques d’Israël. Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah avait dit aux tous premiers jours de la guerre que la réaction militaire d’Israël à l’enlèvement de deux soldats et de la mort de huit d’entre eux à 4h :09 à l’aube du 12 juillet, avait étonné les dirigeants du Hezbollah eux- mêmes. Ces paroles de Hassan Nasrallah, clôturait les nouvelles qu’il exprimait. Le Hezbollah avait voulu commencer la guerre et l’enlèvement des soldats faisait partie du plan du Hezbollah et de l’Iran. Il disposait toutefois de bonnes raisons qui montraient qu’il ne commencerait jamais la guerre en été, car en été un grand nombre de riches chiites se rendaient des zones juives au Liban (et dépensaient de grandes sommes d’argent dans cette région).Par conséquent un nombre élevé d’Arabes du Golfe Persique arrivaient dans ce pays. En réalité l’enlèvement et la mort des soldats israéliens ont bien étonné les chefs du Hezbollah. Cette action a eu lieu parce que les forces du Hezbollah déployées à la frontière d’Israël avaient l’ordre de profiter des faiblesses militaires d’Israël. Suite au refus d’Ariel Sharon, ex-premier ministre d’Israël de tenir ses engagements de libérer tous les prisonniers du Hezbollah lors du dernier échange entre Israël et ce mouvement, Hassan Nasrallah avait souvent parlé de l’intention du Hezbollah d’enlever des soldats israéliens. Le rapport du quotidien Haaretz sur les violations frontalières par les soldats israéliens. En réalité, l’enlèvement des soldats a été réalisé facilement. Les soldats à la frontière d’Israël ne respectaient pas les ordres opérationnels. Les soldats, en l’absence de leurs commandants, plaçaient leurs véhicules dans le champ de vision des installations du Hezbollah et loin de la couverture de leurs propres armements. Il convient de rappeler que les médias occidentaux ont toujours essayé de présenter différemment les affrontements frontaliers entre Israël et le Liban. Les soldats israéliens tués par leur propre commandant L’enlèvement des soldats israéliens a amené ces derniers à commettre d’autres erreurs en fin de mission, leurs équipements devant aussi être renouvelés. Mais en réalité les huit soldats israéliens n’ont pas été tués par les forces du Hezbollah. Leur commandant s’étant aperçu de l’enlèvement de ses effectifs a donné l’ordre qu’on poursuive les kidnappeurs avec deux véhicules blindés, véhicules qui ont sauté sur les mines anti tanks du Hezbollah, tuant huit soldats israéliens à bord des deux véhicules. Les autorités israéliennes s’interrogent pour quelle raison les soldats s’étaient-ils rapprochés de si près de la frontière sans aucune couverture de feu et s’ils agissaient sur l’ordre express de leur chef. Construire des installations militaires en plein air, une ruse pour duper Israël Dans le passé le Hezbollah avait créée de nombreuses niches de munitions. Seulement ces installations pouvaient être vues par les avions israéliens ou par les Libanais en relation étroite avec les Israéliens. Sauf quelques exceptions, leurs arsenaux et installations étaient des leurres. Les plus grands arsenaux d’armes étaient creusés dans des collines rocheuses à une profondeur de 40 mètres. Quelques 600 arsenaux secrets d’armes et de munitions ont été creusés au sud de la rivière Litani. Pour des raisons sécuritaires aucun des commandants du Hezbollah ne connaît l’emplacement de tous les arsenaux et chaque division de miliciens ne connaît que l’emplacement de trois d’entre eux. Durant la guerre, le Hezbollah n’a jamais utilisé ses forces de soutien et sa logistique. Les forces israéliennes n’ont pas réussi non plus à contrôler les zones frontalières et la ville de Maroun al Raas, et le Hezbollah n’a pas utilisé ses forces de soutien. Une seule brigade de trois mille effectifs du Hezbollah combattait pendant la guerre. La brigade Nasr combattait tout au long de la guerre et le Hezbollah n’a jamais cru nécessaire de lui envoyer des renforts. Contrairement à l’attente du Hezbollah, les forces israéliennes étaient mal organisées, agissaient en ordre dispersé et leurs chefs se plaignaient de l’indiscipline des soldats sous leur commandement. Le 25 juillet, Olmert pensait sérieusement à renoncer à détruire totalement le Hezbollah. On diffusa même la fausse rumeur de la mort d’Abou Jaafar, commandant du Hezbollah. L’apparition publique de ce dernier fut un cinglant démenti à cette prétention. Lors de la visite de Condolizza Rice, Secrétaire d’État américain de l’époque, les forces israéliennes lancèrent une attaque pour prendre la ville de Bent Jubaïl. La guerre dura 9 jours, mais la ville resta toujours aux mains du Hezbollah, bien qu’elle fût totalement détruite. Le 24 juillet, les Israéliens déployèrent des rampes de tirs de bombes à fragmentations dans le sud du Liban, munitions interdites que les pays membres de l’Otan, la Russie, et la Chine n’ont jamais voulu en signer la convention qui les interdisaient. Douze villages furent pris comme cible par ces bombes. Malgré trois unités israéliennes de 1500 hommes envoyés en renfort à Bent Jubaïl et Maroun al Raas, l’armée israélienne devait subir un échec flagrant. Au dernier jour de guerre, le Hezbollah tira un nouveau missile , le Kheybar-1, vers Afoula. La guerre de 33 jours qui se termina par la victoire du Hezbollah, fut un terrible séisme politique pour la région. La victoire du Hezbollah , était en réalité la victoire sur l’Amérique et a discrédité durablement la position des États-Unis dans la région. | ||
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