Par : Behrouz Behzadi                                                    

L’avènement et la chute des organes d’influence ont toujours impressionné les opinions publiques. En particulier lorsque cet organe attire toute l’attention des gens et qu’il commet une faute impardonnable. A l’évidence les médias font partie de ces organes dotés d’influence. Tout incident qui mettrait en cause un média susciterait une réaction chez les  gens et comme l’on s’attend des médias qu’ils ne commettent rien d’illégal, toute infraction à la loi  ne leur serait pas pardonnée. C’est pourquoi M. Murdoch, géant des médias, n’hésita pas une minute à fermer son hebdomadaire News of the world qui avait commis une faute- évidemment une très grande faute- bien que cette revue après  une siècle et demi d’existence fut l’une de ses publications les plus rentables et des plus populaires en Angleterre.  Murdoch ferma sa revue News of the world pour réduire autant que possible les conséquences du scandale des écoutes de cet hebdomadaire en Angleterre, car les sensibilités  à l’égard d’une revue qui ne paraissait plus  ne seraient pas aussi vives. La revue en question avec un tirage de 2,5 millions d’exemplaires était la mine d’or de M. Murdoch.  Ses rédacteurs en chef  estimaient que le nombre d’exemplaires était la plus importante partie d’une publication et qu’on devait le maintenir à tout prix. L’un de ces rédacteurs en chef, M. Andy Coulson était celui qui de son temps révélait les sujets les plus croustillants sur l’intimité des personnalités politiques et artistiques d’Angleterre et tout le monde  se demandait avec étonnement comment  la revue obtenait ces renseignements. Des rumeurs couraient qu’il disposait d’un vaste réseau d’écoutes téléphonique. Mais comme il n’y a pas de fumée sans feu, la faute de M. Coulson fut révélée au grand jour. Mais il ne l’admit pas pour autant et plusieurs de ses rédacteurs  en furent accusés. M.Coulson démissionna et la presse anglaise écrivit  qu’en raison de l’aide de M.Murdoch à M. Cameron pour devenir premier ministre, ce dernier nomma Coulson  comme son porte-parole. Mais la meilleure partie de l’affaire ne faisait que commencer, c’est-à-dire les vastes  écoutes téléphoniques faites par la revue News of the world. Des écoutes qui tant qu’elles ne visaient pas  les hautes classes de la société  ne suscitaient aucune sensibilité. Certaines personnalités  portèrent plainte contre M. Coulson, porte-parole de David Cameron, pour écoute illégale de leur  téléphone. Ce n’est qu’alors que le scandale prit de l’ampleur. L’opposition s’inquiète maintenant des écoutes de ses propres téléphones car  en les rendant publiques les scandales politiques et sexuels éclabousseraient la haute classe sociale  qui gouverne l’Angleterre. Jusqu’où ce scandale s’étendra-t-il? Il portera une nouvelle fois jugement sur le rôle des médias. Des médias dont les gens attendent qu’ils révèlent sans distinction  les fautes des autres, mais qui ont commis maintenant  eux-mêmes une faute impardonnable; une faute qui a ébranlé la confiance  dans toute la presse de ce pays. N’oublions pas que la presse  anglaise possède l’un des plus gros  chiffres de lecture du monde. La presse anglaise  publie par millions d’exemplaires et la méfiance des gens envers une revue pourrait infliger des pertes irréparables à  toute la presse de ce pays. Plus important encore, si le rôle de la presse refluait dans l’opinion publique, une partie de la confiance des gens dans la société civile dont les médias en font partie, serait remise en cause. En réalité,  la presse qui doit être les yeux et les oreilles des gens , aurait alors besoin de gardiens et ceci serait  contraire aux exigences des gens qui protègent leurs libertés par le biais de la presse.