Commentaire de la Sourate al Baqarah (3 ème partie) | ||
V.M Vis-Dousti "إنَّ الََذِِينَ کَفَرُوا سَوَآءٌ عَلَيهِم ءَأنذَرْتَهُم أم لَمْ تُنذِرْهُمْ َ? ي?مِنُونَ??? " « inna-l-ladhîna kafarû sawâ’on ‘alayhim a’andhartahom ‘am lam tondhirhom lâ yo’minûn » Verset 6 : « En vérité, ceux qui mécroient, il est égal pour eux que tu les avertisses ou ne les avertisses pas: ils n’auront point la foi. » Dans les versets précédents nous avons passé en revue les caractéristiques des vertueux d’après les versets 2 à 5 de cette Sourate. Dans ce verset Dieu le Très Haut nous parle des athées, se trouvant à l’opposé des premiers, ils sont incroyants de part leur entêtement. Le saint Prophète de l’Islam (que la paix de Dieu soit sur lui et les membres de sa famille) a été élu pour la prophétie dans une société polythéiste et athée. Nombreux furent ceux qui se convertirent peu à peu à l’Islam et devinrent de leur propre volonté musulman. Dans ce verset ,Dieu s’adresse au saint Prophète afin de lui préciser qu’il est inutile d’inviter les athées en les mettant en garde vis-à-vis du châtiment divin, puisqu’ils ne sont guère décidés à devenir croyants. Dans cette situation, quelles sont les personnes ou les groupes de personnes que le Prophète doit inviter afin de devenir croyants ? Tout comme la foi possède différents stades et niveaux, concernant l’athéisme il en est de même. Dans ce verset il s’agit du niveau le plus extrême de l’incroyance. Ils étaient tellement obstinés que parfois pour se moquer du noble Prophète (psl); ils demandaient que divers châtiments surviennent contre eux. Même si des preuves évidentes leur étaient apportées, ils ne les acceptaient jamais. Par conséquent le saint Prophète de l’Islam doit continuer d’inviter les gens en les avertissant « انذار», vers cette religion de vérité, à l’exception de ces personnes qui n’acceptent absolument rien alors qu’il les a avertis. Lorsque l’avertissement n’a aucun effet, la bonne nouvelle ne peut elle aussi avoir d’effet.
"خَتَمَ اللهُ عَلَي قُلٌوبِهِم وَ عَلَي سَمعِهم وَ عَلَي أبصَارِهِم غِشَاوَةٌ وَ لَهُم عَذَابٌ عَظِيمٌ ??? « khatama-llaho ‘alâ qolûbibim wa ‘alâ sam’ihim wa abçârihim ghichâwaton wa lahom ‘adhâbon ‘azhîm » Verset 7 : « Dieu a scellé leurs cœurs ainsi que leurs oreilles, et leurs yeux sont couverts d’un bandeau ; il y a pour eux un immense châtiment. » Le présent verset décrit précisément l’état des gens qui n’ont pas la foi, cités dans le verset précédent. Les athées étaient tellement obstiné, concernant le saint Prophète (psl) et le noble Coran, qu’ils refusaient d’entendre ce ne fut un seul verset du Coran ou une simple parole du Prophète (psl); pour cela ils se bouchaient les oreilles et fermaient leurs yeux. Il semble bien naturel que Dieu les abandonne dans cet état, qui revient à sceller leurs cœurs et leurs oreilles et recouvrir leurs yeux. Comme il a expliqué dans le verset 5 il existe deux sortes de guidance: primaire et secondaire, il en ait de même pour l’égarement (ضِلالة). Dans l’égarement primaire: toute personne qui refuse catégoriquement et de son libre choix l’invitation des Prophètes et des élus de Dieu, s’obstinant dans l’incroyance ; subit alors une sorte égarement tout particulier. Il faut bien préciser que l’égarement divin n’est point de les plonger dans l’égarement complet mais bien de leur ôter Ses aides invisibles et de les priver de certains soutiens spirituels, en égarement secondaire. En effet, si l’être humain est abandonné à lui-même, il se retrouve plongé dans la voie de la perdition au point de s’y noyer. Tous nous avons besoin de la Grâce divine, même les gens de bien , comme le dit si bien le verset 21 de la Sourate « La Lumière » : « Et n’eussent été la Grâce de Dieu envers vous et Sa Miséricorde, nul d’entre vous n’aurait jamais été pur. » Par conséquent sceller les cœurs et les oreilles est bien un ordre de Dieu en raison de leur obstination à rester dans la perdition. On peut citer ici l’exemple du peuple de ?d qui déclara au prophète Hûd (que la paix soit sur lui) : « Peu nous importe que tu nous conseilles ou non »1 Ces personnes ont refermé sur eux-mêmes les portes de la Vérité et du consentement, bien avant que Dieu ait scellé leur cœur. Dans ce verset le mot « ختم » (sceller) résulte du fait qu’ils n’ont pas la foi « لا يُومِنوُنَ », cela équivaut en réalité à ce qu’une personne mette plusieurs serrures ou cadenas sur une porte, puis que quelqu’un d’autre vienne rajouter un cadenas supplémentaire. Dans cette situation rien ne change à la situation de cette porte qui reste fermée, mais le propriétaire de cette porte ne peut plus l’ouvrir ou entrer dans ce lieu tant qu’il n’a pu ouvrir le dernier des cadenas et à moins qu’il n’obtienne la permission de celui qui a placé le dernier des cadenas. Il en est de même ici, il faut qu’il se repente auprès de Dieu pour qu’Il adoucisse et descelle son cœur et ses oreilles. Les cœurs qui se sont endurcit, sont devenus défectueux et malades suite aux déviations successives, l’insoumission et la subversion, et ne possèdent plus aucune sensation - aucuns autres moyens de détection n’existent en dehors des oreilles, du cœur et de yeux-, ils deviennent ainsi incapable d’accepter d’être guidés vers la félicité. Dans le noble Coran, de nombreux exemples ont été cités qui doivent être étudié en temps voulu. Dans le saint Coran le cœur « قلب » possède diverses significations : 1- Le bon sens et la compréhension comme dans le verset 37 de la Sourate « Qâf ». 2- L’âme, dans le verset 10 de la Sourate « les coalisés ». 3- Le siège des sentiments, par exemple dans le verset 12 de la Sourate « le butin ». On peut remarquer d’autre part que le Coran a employé le terme sceller pour le cœur et les oreilles mais que pour les yeux il emploie le terme couvrir, en effet les yeux ne peuvent voir que ce qui se trouve face à eux et forment un organe externe, tandis que le cœur et les oreilles sont internes et des organes n’ayant pas de direction particulière pour leur perception. «عذاب عظيم » C"est-à-dire un châtiment immense accompagné d’une frayeur et d’une angoisse intense ; plus dans un sens spirituel que quantitatif car sa signification est bien plus élevée que le mot « کبير » usité dans le sens de grand. Ce châtiment est donc réservé à ces personnes obstinées dans la perdition.
Notes et références :1 – Sourate 26 (les poètes)/136 2- Le Coran, Voilà le Livre, Yahyâ ‘Alawi et Javâd Hadîdî, vol. 1, p.42-43. 3- Tafsir nemouneh , Ayatollah Makarem Chirazî, vol 1, p. 42-43. 4-Nassim Hayât, Abolfazl Bahrâmpûr, vol. 1, p. 78-81. 5- Tafsir Nûr, Hadj Cheykh Mohsen Qerâatî, vol 1, p. 49. | ||
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