L’héritage de l’Imam Khomeyni | ||
L’héritage de l’Imam Khomeyni
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Chers frères et sœurs, chers amis, as-salamu ‘alaykum Outre la République Islamique d’Iran, l’héritage de l’Imâm Khomeyni est d’une telle vastitude, qu’il nous faudrait consacrer à son œuvre un très grand nombre d’années. Car si l’on a tendance à réduire l’œuvre de l’Imâm à la seule Révolution, et Dieu sait que sur ce point il y aurait beaucoup à dire, il n’en est pas moins vrai que l’on ne peut réduire l’œuvre et la vie de l’Imâm à ce seul événement, aussi grandiose fut-il, sans doute même le plus important de tout le XXème siècle.
Ici, l’emploi du passé simple n’est pas si juste que cela, car la Révolution iranienne ne devrait pas relever que du simple passé, mais d’une réalité constamment renouvelée. Cependant, ce n’est pas de Révolution dont je vais vous parler, ni même d’un aspect de l’œuvre de l’Imâm. En raison du temps dont je dispose, je me contenterai d’essayer de faire ici qu’une modeste introduction à la vision du monde de l’Imâm, laquelle nous verrons, est le fruit, non pas d’un grand philosophe ou d’un grand théologien, mais du « sceau des philosophes et des gnostiques en notre époque », comme l’a si bien dit Sayyed Djalâl ad-dîn Âshtiyânî. Il s’agit donc ici d’une vision englobante et universelle, et non particulière à une situation géographique et historique restreinte.
Que l’on me permette de dire tout d’abord, que l’ignorance générale de l’œuvre de l’Imâm est à l’image de ce qu’il fut et de ce qu’il est, j’ose le dire : le Qûtb ou Pôle de notre Temps. Cela même, je l’ai réalisé non pas par ma seule réflexion, mais grâce essentiellement à deux de mes Shaykhs sunnites. Inutile de dire que je me suis d’abord étonné que des sunnites puissent avoir une telle opinion de l’Imâm. Mais après approfondissement de la question, j’ai fini par réaliser que lorsque un musulman de quelque école dont il soit issu considère avec attention et intelligence l’œuvre de l’Imâm, il ne peut qu’admettre sa dimension universelle, laquelle est inhérente à sa nature même.
En effet, toute la vie de l’Imâm était guidée par le seul désir de Dieu et de conduire son peuple vers Celui-là seul par qui le monde Est. C’est dans ce désir unique que toute la pensée, toute l’œuvre, toute l’action et toute la vision de l’Imâm prend racine. Et ce désir à pour nom Unicité. A ce sujet voici ce que nous dit le martyr Mortada Motahari, lui-même élève de l’Imâm :
« Elle signifie comprendre le monde en tant que création à partir d’une volonté unique, comprendre que le système de la création est fondé sur le principe du bien et de la miséricorde, et que toutes les existences atteignent la perfection à laquelle elles sont destinées.
La conception de l’Unicité signifie que le monde est unipolaire, qu’il a un seul axe, que son principe et sa référence sont un : « Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons. » » Concevoir le monde. La vision de l’Islam Ainsi, le concept d’Unicité, compris, vécu et appliqué, devient pour qui s’y attache, un moyen et un outil de délivrance salvatrice. Pour le vivre pleinement, il convient de combattre son petit « moi », lequel nous emprisonne et nous coupe de l’Unique réalité. Ce combat, ce Jihâd al-akbar, sera le plus grand combat mené par l’Imâm Khomeyni. C’est par ce combat et grâce à celui-ci que l’Imâm nous donnera toutes les lumières nécessaires à notre grandissement. C’est dépouillé de son propre ego, que l’Imâm donnera sa vie non seulement pour son peuple, mais pour toutes celles et ceux qui prennent Dieu pour témoin et comme Voie. Il est ainsi un homme dont le parcours tant intérieur qu’extérieur est marqué par la seule servitude à Dieu. Il dira d’ailleurs de la servitude divine qu’elle « est un joyau dont le tréfonds est la Seigneurie ». Ainsi, la vie de l’Imâm Khomeyni aura pour seul lieu destiné malgré ses exils multiples, le ciel de la Réalisation en Dieu.
En tant que français, j’aurais dû avoir pour modèle révolutionnaire, la révolution française. Or, il n’en est rien. Toujours ai-je considéré la révolution née du siècle dit des lumières (sous-entendu des lumières de la raison) comme projet visant à substituer la raison humaine à la « raison divine ». C’est en mon sens là justement, que tout l’Occident moderne tient sa vision de l’Homme, du monde, et de la société en général. Un projet devenu l’icône même de la modernité. Une modernité à sens unique donc, visant à faire de la raison une référence comme totalité transcendante. Ce sont là les prémices de ce que les auteurs du concept de la sociologie historique appelleront la postmodernité. Un long processus consistant à réduire le temps au seul présent. | ||
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