L’Amérique noiera tout le monde avec elle | ||
L’Amérique noiera tout le monde avec elle Par : Ali Kasmaï A u cours de la guerre civile au Tadjikistan vers la fin des années 90, les soldats fidèles au gouvernement central avaient trouvé une solution toute simple pour ne pas gaspiller leurs rares munitions et exécuter les membres d’un mouvement d’opposition- formé par les Talibans-. Ils attachaient leurs victimes ensembles avec une corde et les immergeaient dans la rivière Piandj,-ligne frontalière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan-. Il suffisait que l’un d’eux ne sache pas nager, pour noyer toute la cordée. L’économie mondiale est reliée et attachée ensemble de la même manière. Les économistes libéraux estiment que la dépendance réciproque conforte la paix et garantit les économies interdépendantes devant toute destruction. Dans de telles conditions si la Chine ou les États-Unis devaient s’attaquer, l’assaillant subirait de violentes conséquences, mais la mondialisation de l’économie ressemble davantage à un pacte de suicide collectif. L’éclatement de l’Union soviétique a commencé dès les années 70 et a atteint son sommet en 1991 avec sa chute. Les conséquences internationales en ont été très vastes. Mais du point de vue économique, l’éclatement soviétique n’a pas eu des répercussions notables dans le reste du monde. L’Union soviétique s’appuyait sur des industries dont le propriétaire était l’État, afin d’avoir le minimum de dépendance envers le commerce avec l’étranger et utilisait une monnaie locale, aussi lorsque le rouble s’est retrouvé en crise, d’autres pays n’ont pas connu de sérieuses difficultés. Les États-Unis, ont dépensé énormément pour leurs infrastructures militaires qu’ils prétendaient nécessaires pendant la guerre froide et ont gaspillé de toutes aussi énormes sommes dans la guerre contre le terrorisme; ils se retrouvent maintenant dans une situation économique désastreuse semblable à celle de L’Union soviétique avant sa chute. Les effondrements successifs Contrairement à L’Union soviétique qui n’a pas entrainé dans sa chute inévitable, d’autre pays; celle des États-Unis pourrait entrainer dans son effondrement l’ordre capitaliste international. La mesure prise récemment par les organismes financiers américains, en ce qui concerne la dette du gouvernement, ne convient qu’à une fausse démocratie extrêmement malade. Les marchandages entre politiciens démocrates et républicains en vue d’empêcher un tel écroulement et calmer la panique des marchés financiers est venue trop tard. Dans cette étape, la Trésorerie américaine aurait pu aussi refuser de payer ses dettes, ce qui aurait imposé des taux plus élevés et de façon indirecte sur le peuple américain. Mais de tels marchandages aggravent une situation déjà détériorée, car dans de telles conditions le remède est plus nocif que la maladie elle-même. En réalité encore une fois, le monde paie pour la stupidité des États-Unis. L’Amérique en signant l’accord de libre commerce nord-américain avec le Mexique et le Canada en 1884, a accéléré la mondialisation du commerce avec de nombreuses nations de façon bien agressive, notamment avec la Jordanie, l’Australie, le Chili, Singapour, Bahreïn, le Maghreb, Oman, le Pérou, le Costa Rica, Le Salvador, la république dominicaine, le Panama, la Colombie et la Corée du sud . Les plans multilatéraux pour baisser les tarifs tels que la zone de libre-échange avec l’Union européenne et celle du libre-échange américano-moyen-oriental, a rattaché toute les régions continentales à l’économie américaine. De nombreux autres pays ont établi des relations officieuses pour baisser les tarifs et accorder des subsides de passage en vue de faciliter le commerce supranational avec les États-Unis. Les travailleurs, en particulier dans les pays développés, paient un lourd tribut pour ces accords de libre-échange. Le capital est devenu fluctuant et fluide et passe les frontières, en quête d’une force de travail bon marché. Mais les gens ne peuvent se déplacer et restent fixes. Ils ne peuvent devenir facilement les citoyens d’autres pays ou obtenir un permis de travail dans les pays qui paient mieux. Même si les travailleurs avaient la permission de travailler n’importe où dans le monde, ils n’y réussiraient pas en raison de leurs liens familiaux, leur langue, leur culture et la pauvreté. Ils restent donc chez eux. La mondialisation a détruit l’équilibre de la lutte entre l’ouvrier et le patron en faveur des compagnies multinationales. Aux États-Unis cela a eu pour conséquence la forte baisse des salaires moyens. (Les salaires élevés ont dans l’ensemble augmenté et les riches ont engrangé plus que jamais des bénéfices). Les crédits à des taux bas ont été une solution facile pour cacher l’inégalité croissante entre les revenus dans les années 80 et 90. Aux États-Unis. Lorsque la bulle de l’immobilier a éclaté et le marché des crédits a été clos en 2008, les consommateurs américains- qui assurent les 70 pour cent de l’activité économique en Amérique- sont passé du sentiment de pauvreté à la pauvreté véritable. Ceux qui avaient perdu leur travail ou bien avaient eu un travail temporaire, ne pouvaient plus gagner d’argent. Leur ligne de crédit était annulée ou réduite et ne pouvaient donc plus emprunter. L’ancienne classe moyenne qui avait été obligée de vivre avec peu de revenus, n’a pu donc plus dépenser. Pour qu’un chômage d’une telle ampleur puisse commencer, le produit intérieur brut doit au moins être mensuellement de 4%. Or ce chiffre atteint en réalité en Amérique le huit dixième. Ce n’est pas là une situation qui attirerait les grands investisseurs mondiaux. Or, outre le commerce, les relations monétaires internationales ont lié le sort d’innombrables économies nationales à celle de l’Amérique sur laquelle ils n’ont aucun contrôle et influence. Le dollar est la monnaie officielle de 7 autres pays notamment l’Équateur, le Panama, le Timor oriental, Les îles Vierges britanniques et Palaos. En pratique de nombreux pays du tiers-monde utilisent aussi cette monnaie. La dangereuse dépendance au dollar Les banques centrales dans le monde entier sont désespérément intoxiquées au dollar en tant que bouclier parant le danger. Aujourd’hui partout dans le monde, on s’inquiète de cette dépendance envers le dollar, qui a semblé un temps invincible. Ils se retrouvent être comme un homme obèse sur le point de se noyer ou quelqu’un se trouvant au bord d’une seconde attaque cardiaque. La banque centrale de Chine (le seul pays en apparence communiste qui possède 2000 milliards de dollars de réserves en devises) possède plus des deux tiers de l’ensemble des dollars -outre les 1,2 mille milliards de valeurs mobilières- et exige tout le temps de Washington de réduire son déficit. La dette nationale américaine se monte actuellement à 16,4 mille milliards de dollars. Contrairement aux États-Unis, la Chine, a mis au cours de la crise financière de 2008, des milliards de dollars sous forme d’aide économique directe à la disposition de ses citoyens et des commerçants. Cette sage mesure a aidé la Chine à circonvenir assez rapidement la crise, mais actuellement les divergences politiques, les dépenses indues et le militarisme tous azimuts et sans répit de l’Amérique menacent la plus grande économie de l’Asie d’un autre marasme. Les États-Unis s’enfoncent dans la crise économique, cela ne fait aucun doute. Mais contrairement à la grande récession de 1929-1943, les Américains ne souffrent pas seulement de bas salaires, l’inflation réelle est trop élevée. Avec plus de 10% tous les ans, le taux officiel de l’inflation ne tient pas compte des frais en augmentation des loyers, de la nourriture ou de l’essence. Le gouvernement d’Obama prétend qu’il n’existe pas vraiment de difficultés notables. Ce gouvernement est au pouvoir depuis deux ans et six mois, mais le président ne s’est jamais donné la peine de présenter un plan pour l’emploi au Congrès. Le gouvernement Obama aurait pu en 2009 faire pression pour modifier sensiblement les priorités du gouvernement, la réduction de l’armée, la fin des guerres étrangères et la modification du cours des crédits à l’investissement aux États-Unis. Mais au lieu de cela il choisit de rendre service à ses amis, les propriétaires de banques. A présent la scène politique est devenue encore pire pour les Démocrates. Il n’existe aucun espoir non plus dans les grandes entreprises, elles n’engagent personne: comme il n’y a pas de demande, elles n’engagent pas non plus de personnel. Voilà pour le pouvoir magique du marché! Si une grande économie capitaliste s’effondrait, toutes les autres s’effondreraient à leur tour. La généralisation de ce phénomène pourrait être le signe et la preuve de son effondrement et de sa décadence. | ||
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